Étagère en aluminium

En 1963, la ferronnerie Lehni commence à fabriquer des meubles en métal. Son propriétaire, Rudolf Lehni (1927-1981) enseigne également à la Kunstgewerbeschule de Zurich (École d’arts appliqués) et permet à ses étudiants de construire leurs prototypes dans son atelier. Parmi eux se trouve Andreas Christen (1936-2006), qui, après s’être formé auprès de Willy Guhl, ouvre en 1960 une agence de design et acquiert une notoriété internationale de plasticien et designer de produits. Andreas Christen est guidé par le minimalisme formel et les standards américains de production rationalisée en série. Il expérimente dès sa jeunesse le plastique et l’aluminium, qui n’ont pas encore fait leur entrée dans l’aménagement d’intérieur. L’étagère en aluminium qu’il conçoit pour son propre usage est utilisée par Max Bill pour aménager l’espace intérieur du pavillon de la Fédération des libraires suisses (Schweizerischer Buchhändlerverband) lors de l’Expo 64. Il stabilise des plaques d’aluminium par cintrage et estampage pour les montants et les tablettes, que des croisillons tendent en diagonale. Andreas Christen ne cesse de revisiter l’étagère Lehni pour la garder au goût du jour. Proposée presque exclusivement en blanc au départ, elle est ensuite déclinée en bleu et rouge vifs. Aujourd’hui, c’est la version anodisée incolore qui a les faveurs du public.