Affiche, Das verflixte 7. Jahr,

1960

Le succès mondial de Billy Wilder (1955) est dû pour l’essentiel à une scène : Marilyn Monroe en robe blanche, riant candidement tandis que sa robe se soulève et dévoile ses jambes alors qu’elle se trouve au-dessus d’une bouche d’aération. L’image s’est gravée dans la mémoire collective et a définitivement fait de l’actrice une surface de projection des fantasmes masculins. La Monroe de Dorothea Fischer-Nosbisch semble citer le célèbre arrêt sur image, mais ses jambes, à l’exception du haut de ses cuisses, ne sont pas visibles. La graphiste utilise une photographie de l’actrice du film Niagara et la complète par des formes graphiques en aplat qui dessinent le corps de Marilyn Monroe jetant un regard lascif, et tout à la fois assuré, sur le public. Le rôle lui colle à la peau au sens propre du terme, et pourtant, dans l’interprétation de Fischer-Nosbisch, elle semble affirmer sa liberté corporelle.
Après la Seconde Guerre mondiale, Fischer-Nosbisch et son mari fondent un atelier collectif. En coopération avec des graphistes contemporains, elle invente une nouvelle esthétique de l’affiche de cinéma dans laquelle s’inscrit aussi ce projet. (Bettina Richter)