Affiche, Les trois sœurs,

2003

Catherine Zask conçoit la communication visuelle du théâtre Hippodrome de Douai pendant de nombreuses années. C’est la structure matérielle des lettres qui l’intéresse depuis toujours et stimule sa démarche exploratoire. Zask parvient par ce biais à condenser à l’extrême une histoire et à la raconter uniquement par les caractères.
Le drame Les Trois sœurs d’Anton Tchekhov (1860-1904) reste jusqu’à aujourd’hui l’une des œuvres les plus jouées de l’écrivain en raison de son atemporalité. La quête du bonheur peut tout aussi bien s’interpréter comme la vision sociale de l’intelligentsia russe au tournant du XX^e siècle que se transposer à notre époque. Irina, Macha et Olga associent à Moscou et à leur désir de s’évader de la province leur rêve d’une vie meilleure, mais poursuivent cet objectif de manière différente. Via les mots du titre qui tendent à s’écarter, puis finissent par se fondre les uns dans les autres, Zask illustre typographiquement à la fois le chemin individuel des trois sœurs et leurs liens familiaux. Les « s » entrelacés à la fin des mots symbolisent également une trajectoire existentielle. (Bettina Richter)